Faîtes comme chez vous...[PV Lou]

Une journée harassante venait de se terminer tandis qu’une autre se profilait pour le lendemain. Le quotidien d’un traqueur n’était pas des plus reposants mais je m’en accommodais. Cela se ressentait que les traqueurs étaient moins nombreux en ce moment : les heures de surveillance se rallongeaient un peu et je devais attendre donc un peu plus longtemps qu’un autre traqueur prenne la relève de la surveillance.

Etrangement, la nuit dernière, je me suis donné du mal pour trouver le sommeil alors que j’avais fini assez tard ma surveillance. Je passais une période étrange comme si mes souvenirs se bousculaient dans mon esprit et revenaient brutalement au premier plan alors qu’une nouvelle vie me tendait les bras. Bien sur, la solitude dans laquelle je menais ma vie n’aidait en rien. Je savais que je devais aller de l’avant et profiter de l’opportunité qui se présentait à moi. Je ne la refusais pas mais je ne me dépêchais pas non plus pour l’accepter, las de toute cette histoire. Combien de personnes devront encore mourir avant que l’on puisse vivre paisiblement sur cette satanée Terre ? et combien devrai-je encore en tuer pour que ces conflits cessent ? C’était assez paradoxal. Tuer encore et encore pour avoir la paix ?

Par moment, je pensais au quotidien que je pourrais avoir si cette situation peu enviable venait à s’améliorer. Une batîsse non loin de la ville mais aussi à proximité d’atouts naturels magnifiques comme une belle plaine qui se terminerait par des crêtes élevées à l’horizon. Je rebasculais au moment présent quelques instants plus tard. J’étais en train de lire un manuel de mécanique. Un soupir s’échappa de ma bouche avant que je ne ferme le bouquin qui vint retrouver sa place habituelle par la suite, c'est-à-dire sur la table de chevet.

Je tournais la tête et remarquais qu’il se faisait assez tard. Certes il n’était que 22h52 sur l’affichage numérique du réveil mais ma journée m’avait assez éprouvé. Enfin, le point positif de cette journée c’est que je n’avais liquidé personne. Cela paraissait étrange pour de nombreuses personnes qu’un traqueur se pose autant de questions sur ses actes. Les humains étaient très doués pour généraliser. Toutefois, peu de personnes savaient par où je suis passer avant de devenir traqueur. Je repensais quelques instants à mon passé, le visage impassible, sans la moindre expression avant de saisir ma bouteille de whisky et de boire deux bonnes gorgées du précieux breuvage.

Puis, je me laissais glisser dans mon lit et éteignais la lampe qui se trouvait à portée de main. Je sombrais dans un sommeil peu profond presque immédiatement. Cela faisait du bien tellement je devenais insomniaque ces derniers temps. Mais, quelque chose me réveilla durant la nuit. Un bruit étrange venait de se faire entendre : Etait ce mon imagination ? une porte fracturée ? une vitre brisée ? un objet renversé ?

Il faut dire que le moindre bruit me poussait à être aux aguets d’autant plus que je vivais seul sans animaux de compagnie. Il était à peine une heure du matin lorsque mes yeux s’ouvrirent en grand face à l’affichage numérique du réveil. J’allais mettre en pratique ce que l’on m’avait enseigné. Dans l’obscurité, je soulevais mon oreiller et saisissait le beretta que je dissimulais volontairement dessous pour avoir un moyen de défense en cas d’attaque nocturne. Toutefois, mon habillement était assez sommaire : je portais un caleçon tandis qu’un débardeur kaki de l’USMC occupait mon torse. Avançant pieds nus, arme en poing, couvrant chaque angle méticuleusement, je tentais de me rapprocher de la source de ce bruit.

Je pouvais me montrer assez discret quand je le voulais. Arrivé à proximité de la cuisine, je distinguais quelques bruits étranges. Gardant un sang froid à tout épreuve, le regard concentré, je passais l’encablure de la porte. Les lumières de la ville faisaient face à cette fenêtre et je n’avais besoin d’allumer l’éclairage pour apercevoir un individu. A quatre bons mètres de cet individu qui me tournait le dos, je brandissais toujours mon arme sans trembler. Une seconde passait avant que je n’enlève la sécurité de mon arme ce qui déclencha un petit cliquetis facilement reconnaissable au bruit d’autant plus que la pièce était assez calme. C’était ma manière de démontrer ma présence tandis que j’attendais que cette personne se retourne, d’un regard terrible, à glacer le sang….

Peut être que finalement je tuerai quelqu’un d’autre aujourd’hui ? Tout dans ma concentration indiquait que je n’étais pas le petit merdeux apeurédans ce genre de situation et qu’elle serait loin d’être la dernière personne que j’éliminerais avec cette arme…

J'avais finis par rentrer à Eden après avoir fait une petite "halte" en pays ennemi.
AJ m'avait sauvé la vie et je regrettais déjà d'avoir perdu sa compagnie mais j'avais autre choses à penser, et maintenant que j'étais ici il me fallait lutter contre mes propres démons...
J'avais tenu ma promesse, j'étais arrivée à destination. Je regarda bêtement le ciel étoilé, me fustigeant moi même de cet accès de niaiserie mais je n'avais pas d'autre endroit où regarder pour m'adresser à Max et Jim... La constellation des Gémeaux étaient de nouveau au dessus de la ville, comme je l'avais déjà remarqué quand je délirais dans le désert.

Ouaip', m'y voilà. Je suis à Eden. J'espère que t'es fier de moi espèce de vieux fou!

Je souris pour ne pas être encore plus pitoyable en me mettant à chialer, manquerait plus que ça !
Mais je savais que cette promesse de trouver Eden avait été mes jours et mes nuits depuis bien longtemps maintenant et ne plus avoir ça signifiait ne plus rien avoir, que dalle, nada à part me laisser vivre en attendant la... suite.

Oui il me fallait lutter contre mes démons... ou les fuir!! Pour cela il me suffisait de me focaliser sur autre chose comme la nécessité évidente de trouver un point de chute, un endroit pour dormir, de la bouffe et une bonne réserve d'alcool frelaté pour me payer le luxe d'un coma éthylique.
Cette idée me semblait bien plus attrayante!

Je me mis donc en quête, marchant dans les rues vides de la ville. A cette heure avancée il n'y avait pas un chat là où j'étais, dans ce qui semblait être un genre de quartier résidentiel fait de baraquements.
Il était facile d'imaginer que les gens étaient soit sagement installés dans leur plumard soit ils étaient déjà complètement raides dans les bars du coin, dansant sur une table ou avachis dans un caniveau. Du moins je m'amusais à penser à cette possibilité.
J'enfonça mes mains dans mes poches et fis ce pour quoi j'avais toujours été très douée. Un bon petit repérage. On ne chasse pas les bonnes habitudes.
Mon pas n'était ni trop lent ni trop rapide. Je pouvais laisser traîner mon regard en enregistrant des informations essentielles, un semblant de jardin entretenu, un vélo posé contre un mur, des traces de passage fréquent jusqu'à une porte d'entrée, des volets fermés, sans pour autant avoir l'air suspect.

Je repéra alors une habitation dont les volets n'étaient pas fermés et semblaient même en piteux état. Le seul carré de verdure était absolument dégueulasse, l'herbe y était parsemée et les mauvaises herbes pullulaient. Je crus même reconnaître des pièces bouffées par la rouille de moteur obsolète échoué là... Bref, un véritable dépotoir urbain!
Je regarda aux alentours et vérifia qu'il n'y avait personne pour me voir depuis la rue ou les habitation avant de m'approcher à pas de loups.

Il y avait deux fenêtres et la porte d'entrée. La fenêtre dont les volets étaient ouverts et oscillaient légèrement sur leurs gonds et une autre qui était fermé.
Mais l'état du carreau acheva de me faire penser que j'avais fait bonne pioche !
Je passa mon doigt dessus. Depuis combien de temps n'avait-il pas été nettoyé ?
Je passa ma main dessus et regarda à lintérieur. La pièce était plongée dans l'ombre mais je voyais se dessiner des silhouettes de meubles.
Je souris, c'était vraiment parfait !! Je pensais que cette habitation devait probablement appartenir à un gars qui avait tendance à être absent. Peut être un mec qui partait en mission pour la communauté... En tout cas ça faisait un bail qu'il n'était pas revenu de la dernière !

*Peut être même qu'il a passé l'arme à gauche !*

Peu importe, je comptais pas rester indéfiniment de toute façon mais dans tous les cas je devais me dépêcher, je n'étais pas à l'abri d'une arrivée soudaine.
Je retira mon débardeur, remettant ma veste par la suite et posa le tissus sur le vitrage simple, juste dans le coin avant de donner des petits coups sec. Aucun bruit. Un fêlure se fit et je tappa à un autre endroit pour casser un triangle de verre.
Une fois fait je pus passer mon bras à l'intérieur et ouvrit la fenêtre avant de m'y glisser et de refermer les volets.
Un véritable jeu d'enfant !!

Je regarda à l'intérieur, fronçant les sourcils. Il était plus sage de ne pas allumer la lumière, mieux valait être trop prudent que pas assez!
Je préféra donc simplement allumer mon briquet pour visualiser rapidement avant de laisser mes yeux se familiariser avec le noir, sans compter qu'une deuxième fenêtre donnant sur l'arrière du baraquement m'apporterait un peu de la lumière de la lune.

J'étais dans ce qui semblait être la pièce principale. Je soupçonna que la porte fermée derrière moi devait donner sur la chambre.
La pièce était équipée d'un sofa déglingué devant une table basse, d'une petite cuisine sommairement équipée, de quelques autres meubles et d'un tas de crasse même pas imaginable.

*Je crois que j'aurais la paix pendant longtemps ici... Le gars doit avoir calanché !*

J'éteignis le briquet et me rapprocha de la table basse après avoir laissé passé quelques minutes d'acclimatation.
J'avais repéré un truc qui m'avait grandement attiré et m'avait bêtement fait délaisser l'idée de vérifier la porte du fond. Une bouteille.
Je la pris et sentis son contenu.

*Ouch, pas un truc de minette !! Ca débouche les conduits !*

C'était probablement là depuis quelques temps et ça avait du macérer encore...
Si la lumière avait été allumée j'aurais pu remarquer que le rond du culot de la bouteille sur la table basse indiquait qu'elle avait été fraîchement déplacée !
Je porta le goulot à mes lèvres et m'enfila cul sec une bonne partie du liquide avant de tousser légèrement.

Ouf ce que ça arrache ce truc !

Chuchotais-je par habitude.
Je me dirigea ensuite vers le frigo, la bouteille fermement calée au creux de la paume afin de trouver quelque chose pour "accompagner".
La lumière de celui-ci m'aveugla quelques secondes et je fus soudainement un peu inquiète... Tout fonctionnait ici ?? M'étais-je trompée ?

*Nooon !! Cette baraque à tous les signes d'un taudis délaissé, tu crains rien !*

De toute façon j'avais déjà pris ma décision, je repartirais le lendemain, dès que mes jambes seraient opérationnelles pour me porter...
Je porta de nouveau le goulot à mes lèvres, trouvant le liquide un peu moins dégueu que précédemment et ayant un peu plus chaud je balança ma veste qui atterrit sur l'évier en faisant cliqueté la vaisselle empilée.
Je regarda alors à l'intérieur du frigo. Des bières, des bouteilles diverses, ça ça faisait plaisir mais je fus un peu plus embêtée par la visions de quelques denrées périssables.... fraîches.

*Et merde !*

C'est alors qu'un bruit trop reconnaissable résonna derrière moi.

*Et super-merde !*

Je me releva doucement et fis une petite moue en me retournant. Mes yeux n'étaient à présent plus habitués à l'obscurité et je ne voyait rien de la personne qui pointait une arme sur moi, à part ses pied et une immense tache lumineuse en plein milieu de mon champ de vision.

Contrairement à l'attitude qu'une personne saine d'esprit aurait du avoir dans ce genre de situation je soupira, tenant toujours la bouteille. Je n'étais pas ce que l'on pouvait qualifier de saine d'esprit.

Nan sérieux... y'a réellemet quelqu'un qui crèche dans ce taudis ??

Une personne normale n’apprécie pas, en général, être réveillé par quelque chose durant la nuit et cela même pour un ancien marine qui avait déjà effectué diverses missions nocturnes. La fatigue s’était presque dissipée à mon réveil à cause de ce petit bruit qui suscita ma curiosité mais aussi une certaine inquiétude. Je n’étais pas le genre de type à attendre de la visite. Ma famille a été décimée en Californie tandis que mes amis coéquipiers de l’USMC étaient morts pour la plupart ou disparus. Qu’est ce que je pouvais attendre de la vie désormais hormis pouvoir finir mes jours dans une cité où règne un semblant de sécurité ? Une légère routine s’était installée mais nul doute que je ne pouvais effacer de ma mémoire chaque conflit dans lequel j’ai participé depuis mon adolescence. Qui aurait pu dire lorsque je n’étais qu’un gosse, que j’allais devenir un militaire habitué à vider ses chargeurs sans la moindre conscience sur ses soit disants renégats, par simple envie de vengeance ?

Il avait fallu que mes rêves m’emporte vers un souvenir des plus douloureux avant que ce bruit dont je ne connaissais toujours pas l’origine, me réveille. Je revoyais la scène sous la forme de flashbacks lumineux : mon arrivée sur une ligne de front pour le moins agitée, des cris de militaires venant de toutes parts, des explosions, des coups de feu, la pression répétée sur la détente de mon arme et enfin la balle qui s’est logée dans mon épaule. Ce dernier souvenir était assez douloureux tellement cette sensation de douleur parcourant l’échine de mon corps avait été violente d’autant plus que je saignais abondamment. D’un côté je pouvais remercier ce qui avait pu me réveiller au beau milieu de la nuit bien que pour
une fois, j’avais tout de même réussi à trouver le sommeil.

Me rapprochant peu à peu de la source de ce bruit étrange, je saisissais une lampe torche sur le chemin sans l’allumer. Cela pouvait être pratique pour mieux analyser la situation du fait qu’il faisait nuit. Passant dans l’obscurité, non loin d’une fenêtre, je pouvais remarquer qu’un morceau de verre s’était brisé et cela ne s’était pas fait tout seul. S’agissait-il de gamins s’amusant à balancer des objets à travers les fenêtres pour les détruire ? Etait-ce une entrée par effraction ? Un renégat voulant éliminer un traqueur? Bref, j’avais beaucoup de questions sur le moment et je ne tardais pas à avoir quelques réponses en me rapprochant peu à peu du coin cuisine.

Un individu, une femme au premier abord, semblait en train de se servir allégrement dans mon réfrigérateur comme si de rien n’était. Le cliquetis de mon arme résonna dans la pièce tandis que je voyais cette femme faire volte face avec ma bouteille de whisky à la main. J’haussais un sourcil, visiblement renfrogné qu’on se serve de la sorte chez moi. A première vue, elle ne pouvait être quelqu’un de potentiellement dangereux vu son attitude : elle ôtait ses vêtements et se mettait à l’aise et buvait à sa guise. Mais, je ne la connaissais pas. Elle pouvait peut être jouer un rôle de manière à m’atteindre ? Apparemment elle n’arrivait pas à me distinguer à cause de l’effet de la lumière. J’allumais ma lampe torche et la plaça en direction de ses yeux pour l’aveugler. La visiteuse possédait une arme à sa taille. Bien entendu à Eden, c’était monnaie courante de se balader avec ce genre d’engin, à croire que les gens aimaient se la jouer à la John Wayne alors que certaines mettent plus de dix secondes à enlever le cran de sureté.

Je ne m’exprimais toujours pas, laissant planer un long silence tandis que ma lampe torche la fixait toujours dans les yeux. Plusieurs solutions s’offrait à moi. Je pouvais bien évidemment la descendre et retourner dans mon plumard tranquillement terminer ma nuit. Mais, j’avais toujours cette conscience qui m’interdisait d’agir de cette manière sans connaître si la personne méritait de trépasser de cette manière. Dans tous les cas, même si je décidais qu’elle allait survivre, un sale quart d’heure se profilait pour elle. Le manque de vie sociale n’aidait pas à adoucir mes actes ainsi que mon jugement.

« Posez cette bouteille sur l’évier et levez les bras. »

Je venais de m’exprimer. Enfin dirait elle de son côté. Le ton de ma voix n’avait rien de très amusant. Je n’étais pas non plus troublé. En bref, je venais de répondre froidement ce qui était le cas lorsque je me sentais potentiellement en danger.

«Allez on se dépêche ! vous savez que ça ne fait pas particulièrement plaisir de voir quelqu’un entrer chez soi de cette manière et en pleie nuit ?! »

Je me rapprochais de plus en plus de l’inconnue tout en m’exprimant. En général on rentre chez quelqu’un lorsqu’il y a quelque chose d’intéressant à piquer mais elle faisait tout l’inverse. Pourtant , mon baraquement n’avait rien de très attractif. C’est à cet instant que je commençais à réflechir. Peut être avait elle envie de se trouver un endroit pour rester seul? Il y avait aussi des chances qu’elle soit recherchée ce qui expliquerait qu’elle soit à la recherche d’une planque. Une fois que mon « invitée » venait de lever les bras, je m’exprimais de nouveau.

«Tournez vous….Allez on s’active ! »

Il fallait dire que je perdais patience assez rapidement, notamment avec les individus qui prenaient un malin plaisir à me faire perdre mon temps. Visiblement, elle semblait un peu rechigner à la tâche et j’usais de mon corps pour la plaquer contre le frigo afin de parvenir à mon objectif.

«Qu’est ce que vous venez faire chez moi ? qui êtes vous ? vous êtes venue avec d’autres illuminés s’imisçcant
chez les gens ?»

J’entamais mon interrogatoire, non pas comme un type standard qui voulait savoir de quoi il se passait. Non, c’était le marine qui agissait en ce moment. Bref, j’en avais presque oublié les bonnes manières. Je plaçais la lampe torche sur l’évier, à droite de cette jeune femme afin que celle-ci ne s’habitue pas encore à l’obscurité. La nuit n’avait pas été des plus sympathiques et cela n’allait pas l’aider. J’entamais une fouille au corps pour enlever le flingue qu’elle portait sur elle. Enfin, il n’y avait pas grand-chose à fouiller tellement elle s’était dezappée le haut.

«Sympa le jouet…Vous vous en êtes déjà servie ? »

Je venais de répondre un brin ironique. Bref, qu’elle ait un flingue me semblait assez normal en ce moment. Mais, il fallait bien que je lui ôte pour ma propre sécurité. Une fois le flingue posé sur un meuble dans l’obscurité je repris ma lampe torche dans la main.

«Vous pouvez vous retourner. »

Etrange cet instant. Elle se retourna vers moi tout en grimaçant à cause de la lumière. Elle ne m’inspirait pas tellement confiance à première vue malgré qu’elle soit assez séduisante comme nana. Eh, il fallait se fier à une de mes règles : souvent les nanas les plus sexys, sont les plus dangereuses. En même temps, je ne faisais confiance à personne ce qui pouvait expliquer ce mauvais feeling d'entrée. Je redevenais plus sérieux quelques instants plus tard, répondant toujours aussi froidement.

«Bon alors donnez moi une bonne raison de ne pas vous éliminer ?»

Le gars n'avait pas répondu à ma... pas -tout-à-fait-question. Je soupira.

Ouha, je suis encore tombée sur un marrant ! Faut croire que j'ai le chic !

Dis-je toujours sur un ton léger. Cette situation ne m'effrayait pas plus que ça, j'avais même la folie de trouver ça "amusant"!
Il braqua sa torche dans ma tronche et je cligna des yeux avant de détourner un peu le visage avec une petite grimace, les yeux mi-clos.

Arg violent !

Râlais-je légèrement.
Il laissa passer un petit temps de silence et si cette lumière aveuglante n'avait pu m'en empêcher je l'aurais probablement fixé effrontément.
J'étais aveuglée par la lumière directe mais si je ne regardais pas dans sa direction je pouvais commencer à voir quelques détails. Il était pied nus et ne portait pas de pantalon. J'en déduisis que ce n'était pas quelqu'un venu m'appréhender depuis l'extérieur mais bien le gars qui créchait ici.

Faut avoir du courage pour marcher pied nus ici !

Dis-je avec un sourire en fixant toujours ses pieds. Mais comme je l'avais fait remarquer ça n'avait pas l'air d'être un marrant le gars !
Il m'injecta de poser la bouteille et de lever les mains sur un ton loin d'être chaleureux.
J'écartai un peu les bras et ouvrit la main droite, celle qui était vide. Merde il voyait bien que j'étais pas armée.

C'est bon je vais pas t'étrangler avec mon sous-tif non plus !

Dis-je légèrement rieuse mais je finis tout de même par obtempérer et posa délicatement la bouteille après avoir éhontément avalée une dernière gorgée "pour la route".

Tu pourrais au moins avoir la classe de me laisser me couvrir!

En réalité j'en avais rien à carrer mais c'était plus pour le principe de le faire chier.

L'inconnu : «Allez on se dépêche ! vous savez que ça ne fait pas particulièrement plaisir de voir quelqu’un entrer chez soi de cette manière et en pleie nuit ?! »

J'imagine !

Dis-je cette fois-ci en me marrant carrément.
Et en pièce en plus le type!
Je finis par lever les mains, mettant par le même coup en évidence ma non très généreuse mais néanmoins très mignonne petite paire de seins avec un sourire non caché.

Satisfait ? On se rince bien l'oeil ?

Il se rapprochais et je cessa de sourire quelques secondes, soulevant un sourcil suspicieux.
Il me demanda de me tourner ! Non mais il pensais à quoi le gars en calbut ? Il pouvait toujours courire ! Cette fois-ci je ne fus pas coopérante et il allait devoir m'y forcer mais je céda tout de même, le pression du canon aidant. Ca n'empêche que ça ne me faisait pas perdre le sens de l'humour pour autant...
Il me plaqua assez violemment contre le frigo en pressant son corps contre le miens.

Dans d'autres circonstances je n'aurais pas dis non mais là je suis même pas bourrée !

Il commença à me fouiller, ignorant visiblement tout ce que je pouvais bien vouloir lui dire.
Consciencieux, il ne faisait réellement que s'assurer que je ne serais pas une menace pour lui. Sa main frôla cependant mes fesses et je tourna le visage dans sa direction alors que la sienne arrivait à la hauteur de mon épaule quand il tâtait ma jambe.

Mais ça peut s'arranger !

Murmurais-je dans un souffle à la sensualité calculée qui malheureusement devait être un peu cassé par l'odeur de whisky qui allait avec.

L'inconnu : «Qu’est ce que vous venez faire chez moi ? qui êtes vous ? vous êtes venue avec d’autres illuminés s'immisçant
chez les gens ?»

Non, à part toi je suis la seule illuminée ici et si j'avais eu des potes tu crois qu'ils t'auraient laissé leur tourner le dos tranquillement en me plaquant contre le frigo ?

Je fis mine de réfléchir et imagina une situation scabreuse et je savais qu'il n'avait pas besoin d'être télépathe pour pouvoir se l'imaginer aussi.

En fait peut être ! Mais ce seraient de sacrés pervers !

Je ris alors à gorge déployée avant de reprendre contenance et de continuer sur une voix boudeuse.

Non mais c'est vrai, t'es pas du tout mais alors du tout un marrant !!! C'est bon je faisait rien de mal, j'ai la dalle et envie de me saouler, j'ai vu qu'il y avait... pas de lumière et je suis entrée !

Il posa la lampe torche sur l'évier (il avait du bol que j'y mette de la bonne volonté et reste dans la même position) mais la laissa braquée sur mon visage. Peu importe, je tourna la tête vers la gauche, vue sur le salon et cligna des yeux pour tenter inutilement de retirer l'image persistante qui s'était formée.

Il revint vers moi et continua sa fouille corporelle. Sa main suivit le contour de la ceinture qui retenait toujours le pantalon d'homme depuis que AJ m'avait refilé ces affaires. J'espérais qu'il n'allait pas trop la malmener, sans cette ceinture je me retrouverais avec un joli accordéon de jean autour des chevilles!
Je frissonna un peu alors que ses doigts entraient en contact avec ma peau. R2flexe normal. Mais je savais ce qu'il cherchait.
Il pris Callaghan et le pantalon descendit d'un cran sur mes hanches.

L'inconnu : «Sympa le jouet…Vous vous en êtes déjà servie ? »

Putain mais c'est dingue, ce flingue à un pouvoir plus attractif que moi ? Je suis jalouse !

Lui dis-je pour toute réponse à sa question idiote. A son avis ?!
Mais il y avait du mieux. J'avais crus déceler de l'ironie dans ses propos !
Il me "permit" de me retourner et je souris en obéissant avant de grimacer à cause de la lumière qu'il revenait de me braquer dans les yeux puis je croisa mes main derrière ma nuque, appuyant ma tête sur le frigo dans une position provocante encore une fois pour prendre son petit effet à contre-pied. J'étais totalement inconsciente !
Non... juste totalement timbrée !

Le flingue je veux bien mais la lampe c'est obligatoire ?

L'inconnu : «Bon alors donnez moi une bonne raison de ne pas vous éliminer ?»

Je fus surprise par cette phrase et retira mes mains de ma nuque, préférant croiser les bras sous ma poitrine pour pouvoir plus confortablement m'appuyer contre la porte du frigo. Il aura vu des belles celui-là !
Je haussa les sourcils et laissa passer un petit temps avant de fixer la bouteille sur l'évier.

Tu ne peux pas me refuser la dernière cuite du condamné !

Je répondais pas vraiment à la question mais je n'en avais rien à foutre, il pouvait bien me buter si ça pouvait lui chanter mais je tenais vraiment à ce saoulage en règle.
C'était pour ça que j'étais venue ici et quand j'avais quelque chose dans l'esprit c'était difficile de l'en déloger. Et puis je songeais que si j'avais trouvé une véritable bonne excuse -excuse pour laquelle je n'avais pas l'ombre d'une idée plausible- il m'aurait juste foutu à la porte sans sommation, m'entubant probablement de Callaghan -c'était même pas la peine d'y penser- et j'aurais été bonne pour continuer à errer inutilement en déprimant à mort...

*Bah... préfère une bonne balle dans la tête, pourvu que je sois assez saoul pour croire à un monde meilleur dans une autre vie !*

Bon... ?

Cette fille n’avait décidément pas froid aux yeux. Oh je ne pensais pas qu’il s’agissait d’une quelconque témérité. Elle était juste complètement insouciante à première vue. Cela eu le don de me faire soupirer. Dans ces conditions je ne pouvais l’éliminer et elle avait de plus le privilége de me les briser.

Lou :Ouha, je suis encore tombée sur un marrant ! Faut croire que j'ai le chic !

«Ce n’est pas très prudent de se foutre de la personne qui pointe une arme vers soi… » répondais je assez surpris par son aplomb alors qu’elle voyait strictement « quedal ».

Décidément, elle mettait du temps à s’exécuter. Mais qu’est ce que ça pouvait être chiant une nana qui jacasse de la sorte. En plus, il faisait nuit. Qu’est ce que ça doit être en journée…

Lou : Tu pourrais au moins avoir la classe de me laisser me couvrir!

«Hum…non. Tu n’as pas de bol, c’est en option chez moi. »

Lou : Satisfait ? On se rince bien l'oeil ?

Un long soupir émana du fond de ma gorge à cet instant. C’était quoi ces tentatives de destabilisation ? Bien qu’elle ne pouvait voir les traits de mon visage, je la regardais comme si elle me désespérait.

«Bien sur, c’est rare quand je choppe des nanas inconnues s’imisçant dans ma piaule avant d’entamer un strip tease improvisé ! »

Mon ton était ironique bien sur. Bien sur qu’elle était séduisante mais je ne pensais pas à ça tout simplement. J’étais sérieux et il fallait que j’évalue la menace…Enfin, je pouvais constater assez vite que le mot menace n’est pas tellement adapté.

Lou : Dans d'autres circonstances je n'aurais pas dis non mais là je suis même pas bourrée !Mais ça peut s'arranger !

«Désolé chérie, si vous aviez toqué à ma porte, je me serais montré un peu plus coopératif pour ce genre de choses»

J’avais répliqué pendant que je la foullais minutieusement. Mon ton était plutôt sérieux bien que cette discussion commençait à m’amuser intérieurement. Toutefois, il fallait que je m’assure que cette nana soit vraiment clean avant de me montrer plus « sympa ».

C’est alors qu’elle commença à répondre à mes questions. Bon, elle me cherchait mais j’avais le minimum d’information que je recherchais. Elle était seule à première vue et c’était bien ce que je pensais vu son entrée à l’improviste. Elle continuait à délirer et en venait même à se marrer.

Lou : Non mais c'est vrai, t'es pas du tout mais alors du tout un marrant !!! C'est bon je faisait rien de mal, j'ai la dalle et envie de me saouler, j'ai vu qu'il y avait... pas de lumière et je suis entrée !

«Hey, on t’a pas appris à toquer à une porte pour savoir si la piaule est occupée au lieu de péter le carreau d’une fenêtre ? »

Mon ton n’était pas méchant. En fait, je lui faisais presque la morale bien que je ne la connaissais pas. Mon instinct me confirmait qu’elle n’avait rien de potentiellement dangereux. A mon plus grand désarroi….

Lou : Putain mais c'est dingue, ce flingue à un pouvoir plus attractif que moi ? Je suis jalouse !

Cette fois-ci, un sourire se dessina clairement sur mes lèvres. Elle déblatérait que des conneries mais celle-ci m’amusait intérieurement. Je n’y répondis pas et me contenta de pousser un soupir tout en essayant de garder mon sérieux. Elle se retourna un peu plus tard.

Elle me fit son cinéma encore une fois .Bon j’avoue avoir posé cette dernière question pour le fun. J’avais déjà pris ma décision à son sujet. Encore heureux parce que son argumentation pour avoir la vie sauve ne tenait pas tellement la route !

Je fis quelques pas en arrière, allumant la lumière dans la pièce. La luminosité qui se dégageait de l’ampoule n’était pas tellement forte vu qu’elle était dans un sale état. Cela pourrait nous permettre de nous acclimater à la lumière tout en douceur. Pour une fois ? Elle pouvait maintenant clairement me distinguer. Je déglutissais avant que ma voix ne prenne un ton plus doux qu’auparavant.

«Partez dans le salon, je vais vous préparer de quoi manger.. A moins que vous aimiez traîner dans mes pattes à moitié nue…»

Je venais de terminer ma phrase , le visage affichant une mine visiblement amusé. J’en profitais ensuite pour me rapprocher , prenant un air faussement renfrogné ensuite mais que je savais réaliser à la perfection.

«Mais sans mon whisky… »

Je lui prenais la bouteille des mains, buvant au goulot deux bonnes gorgées tout en fixant la brune dans les yeux tandis que ma plaque de marine cessa de se cacher sous mon débardeur lorsque je m’inclinais pour boire à la bouteille.

«Vous trouverez une autre bouteille sur le meuble à côté du sofa. »

Mon air sérieux ne me quittait pas du regard avant qu’elle ne se dandine en direction du salon à moitié dézappée. Je fis pivoter la tête de droite à gauche souriant seul comme un ahuri avant d’élaborer quelquechose pour le repas de madame. Bien sur j’avais pris soin de ranger l’armement à un endroit de la cuisine.

Une fois le frigo ouvert, je me demandais ce que j’allais bien pouvoir lui faire à manger. Il y avait un bordel monstre dans ce frigo. Il y avait même une pièce mécanique de ma dodge charger que je voulais refroidir pour tester une nouvelle améliorartion.

«Dîtes, j’espère que vous n’avez pas touché à ma caisse de l’autre côté de la rue !» disais je à voix haute
tandis que je préparais finalement des œufs au plat pour satisfaire madame.

Une fois que les œufs étaient sortis de la poële, je me dirigeais vers le salon avec les œufs au plat dans une assiette tout en emmenant du pain de mie et un peu de sel.

«Bon, c’est pas du grand art mais au moins tu auras quelque chose dans le bide! » répliquais je avant de m’affaler à mon tour sur le sofa, les coudes en appui sur les genoux.

«…maintenant, je pense que je peux avoir plus de précisions ? et je ne parle pas de ton tour de poitrine…je suis assez près pour pouvoir en faire une estimation tout seul.»

La balle était dans son camp désormais et j’avais tenté de faire preuve d’ironie une nouvelle fois bien que mon visage semblait à peine amusé cette fois. Peut être histoire de garder cette image de type assez dur.

Il était visiblement agacé par mes réflexions "qui-servent-à-rien", ça s'entendait dans le ton qu'il employait, ses soupirs et je n'avais pas de mal à imaginer ses expressions de visage malgré la lampe.
Décidément ça devenait récurrent ce genre de situation.... ils s'étaient passé le mot ou quoi ?
En tout cas ça me faisait beaucoup rire de lui taper sur le système. Ce devait être un des trucs que je faisais le mieux !

L'inconnu : «Bien sur, c’est rare quand je choppe des nanas inconnues s’imisçant dans ma piaule avant d’entamer un strip tease improvisé ! »

Je le regarda avec un air réprobateur.

Correction, je me suis dessapé avant de rentrer, nuance !

Dis-je en insistant volontairement sur le "avant", un sourire non feint sur les lèvres. Oui, la situation m'amusait beaucoup !

L'inconnu : «Hey, on t’a pas appris à toquer à une porte pour savoir si la piaule est occupée au lieu de péter le carreau d’une fenêtre ? »

Non !

Répondis-je avec insolence avant d'enchainer.

En général je sonne pas chez les gens quand je veux scouater et me taper un petit casse-dalle dans leur frigo ! Et puis j'imagine bien le proprio m'ouvrir avec un grand smile "mais bien sur entrez ma femme a fait des pancakes !"

Et puis vraiment je pensais que c'était pas occupé, et là non, je ne frappe pas chez les abonnés absent en général! C'est rare que ce soit fructueux !
Sérieux, si tu veux éviter que les gens passent par les fenêtres tu devrais peut être songer à faire davantage ressembler ta baraque à celle d'un vivant... un peu de ménage ça tue pas !

Dis-je en réponse à sont on faussement moralisateur avec de laisser de nouveau mon rire cristallin s'élever dans la pièce.

Il s'éloigna de moi et alluma la lumière. Je fermais les yeux vivement même si, imaginant l'état de propreté de l'ampoule, la lumière ne risquait pas d'être très forte.
J'étais satisfaite qu'il ait choisit de laisser tomber sa foutue lampe de poche...

*Au moins je vais pouvoir voir rapidement voir son visage à lui !*

Pensais-je avec satisfaction. Un petit temps fut passé et j'ouvris enfin les yeux, clignant légèrement des paupières mais comme je me l'étais imaginé le choc lumineux ne fut pas très violent...
Mon regard se porta rapidement sur lui et j'éclatai de nouveau de rire.

Superbe caleçon !

Nous devions former un tableau plutôt comique pour un spectateur extérieur à la scène: Lui avec son super caleçon et son débardeur et moi avec mon vieux sous-tif et mon pantalon de mec tombant lamentablement sur mes hanches !
J'avais beau me moquer gentiment de son accoutrement je n'en avais pas moins remarqué qu'il était plutôt pas mal... plutôt carrément mon style même.

Je souris légèrement de côté, m'imaginant déjà que la soirée touchait à sa fin. Il allait probablement me virer de chez lui avec un bon coup de pied au cul mais contre toute attente il reprit la parole avec une voix plus douce qu'avant, m'invitant clairement à rester et il me faisait même la bouffe en prime!
J'étais bouche bée.

Attends, tu me dégage pas ?? T'es sérieux ?

Demandais-je alors qu'il se retournait déjà vers sa cuisine. Il ajouta qu'il y avait une autre bouteille qui m'attendait dans le salon et je pouffa un peu de rire, agréablement surprise. Ce mec me surprenait finalement, il était en fait bien moins chiant que je me l'étais imaginéet la soirée s'annonçait bien mieux que je ne l'aurais espérer! Pouvoir parasiter en toute légalité, la classe !

Sans déconner t'es au moins aussi dingue que moi et c'est pas un compliment !

Je ne me le fis pas dire deux fois et trottina jusqu'au salon, le sourire toujours aux lèvres, récupérant mon débardeur échoué près de la fenêtre pour me revêtir un peu par la même occasion.
Je m'attelais à retirer les quelques éclats de verres qui y étaient incrustés et le remis alors qu'il me parla de sa caisse.
Je poussa un peu le volet pour voir la Dodge et fis une petite moue.

Non ! J'y ai pas touché, c'était pas mon genre de cible mais tu fais bien de me prévenir... elle est sympa !

Dis-je sans cacher ma tendance à m'approprier les affaires des autres... ce n'était plus un secret !
J'attrapa la bouteille qu'il m'avait précédemment indiqué et m'affala dans le canapé non sans l'avoir préalablement débarrassé et posa mes pieds sur la table basse. Je pris alors une cigarette et l'alluma, pour aider à faire passer le liquide que je descendais déjà à bon rythme.

Je suppose qu'on peut fumer ici !

Dis-je alors que l'extrémité de mon "attrape cancer" était déjà incandescente. D'ailleurs ce n'était pas une question...
Il revint alors avec des oeufs du pain et du sel et je ne cacha pas mon enthousiasme.

Ouah terrible !! Ca fait un bail que je n'ai pas mangé d'oeufs !!

Dis-je avec les yeux écarquillés, me gardant bien cette fois-ci de lui faire des compliment sur ses capacités culinaires, me souvenant que la gente masculine pouvait se trouver susceptible lorsqu'il était question de ce qui pouvait mettre en cause leur virilité !

L'inconnu : «…maintenant, je pense que je peux avoir plus de précisions ? et je ne parle pas de ton tour de poitrine…je suis assez près pour pouvoir en faire une estimation tout seul.»

Rhâââ la barbe !! Pourquoi toujours au moment du repas ?? Et puis des "précisions" il entendait quoi par là ??
Je sala tranquillement mon oeuf et trempa du pain dedans avant de croquer dans le tout avec plaisir et énergie.
Je lui répondis la bouche pleine.

Appelle moi Max, enchantée, et toi c'est comment ?

Dis-je comme si je répondais à une autre question... n'empêche que ça me semblait plus logique dans cette ordre là !

[HJ- désolée, c'est pas top, toujours trop blasée d'avoir perdu ce que j'avais écris avant c'était bien mieux ! Sorry !-HJ]

Elle avait du répondant la scouateuse de service. Elle m’intriguait vraiment pour son côté un peu fantasque, insouciant. Il était évident vu la tournure des choses dans ce « nouveau monde » qu’elle ne tombera pas sur des personnes ayant des idées aussi saines que les miennes lorsque on vient les déranger en pleine nuit de plus.Elle me répliqua qu’elle s’était déshabillée en dehors du baraquement tandis que j’arquais mes sourcils visiblement de nouveau agacé par son humour alors que dans le même temps, un léger sourire s’inscrivait sur mes joues.

Lou :En général je sonne pas chez les gens quand je veux scouater et me taper un petit casse-dalle dans leur frigo ! Et puis j'imagine bien le proprio m'ouvrir avec un grand smile "mais bien sur entrez ma femme a fait des pancakes!"
Et puis vraiment je pensais que c'était pas occupé, et là non, je ne frappe pas chez les abonnés absent en général! C'est rare que ce soit fructueux ! Sérieux, si tu veux éviter que les gens passent par les fenêtres tu devrais peut être songer à faire davantage ressembler ta baraque à celle d'un vivant... un peu de ménage ça tue pas !

J’écoutais sa réplique qui semblait tout de même tenir un minimum la route. Mais, elle s’exposait à certains risques en agissant ainsi. Bon, elle paraissait plus discrète que la moyenne des voleurs vu que le bruit que j’avais perçu était très lèger mais tout de même. Certains ayant la gachette rapide auraient préféré tirer et poser les questions ensuite. Et puis, je n’étais tout de même pas en tort. J’avais le droit de vivre comme je le souhaitais et si cela attirait des scouateurs, cela risquait plutôt d’être leur problème.

«Je peux aussi commencer à en tuer quelques uns au fusil…en général ça risque de refroidir les ardeurs de pas mal de gens si le proprio est un nerveux sur la gâchette… » répliquais je presque sérieusement.

Il faut dire que j’avais tout à fait le profil du type qui pouvait abattre n’importe qui et repartir se coucher 5 minutes plus tard. Une fois la lumière allumée, elle me fit une remarque sur mon caleçon. Je regardais pour acoutrement l’espace de deux secondes en haussant des épaules d’un air molasson. J’étais en train de dormir ce qui était une excuse recevable mais je ne lui répondis pas plus qu’un soupir très explicatif sur sa faculté à me les briser.

Lou : Attends, tu me dégage pas ?? T'es sérieux ?Sans déconner t'es au moins aussi dingue que moi et c'est pas u compliment !

Je me contentais de me retouner et de commencer à lui faire quelque chose à manger, levant les yeux au ciel une énième fois.
«Si tu continues à me poser la question, je vais te faire dégager les pieds devant… » répondais je avec un sourire bien plus large que le précédent alors que je tournais le dos à l’inconnue.

Visiblement, elle avait épargné ma Dodge. C’était déjà pas mal. Je préférais qu’elle vienne foutre le bordel dans ce baraquement que dans ma voiture. Mon véhicule était très important à mes yeux il faut dire. Elle s’alluma une clope tandis que je m’occupais de terminer les œufs au plat. Je ne réagissais pas. J’étais un bon fumeur mais assez étrangement je ne fumais pas souvent chez moi. Peut être que je trouvais cela plus appréciable à l’extérieur. Je revenais avec les œufs et la brune se montra assez expansive. C’était un des trucs basiques en cuisine que je savais faire. Tant mieux si cela lui plaisait, je n’étais pas le genre de type à m’y connaître en gastronomie !

Lou : Appelle moi Max, enchantée, et toi c'est comment ?

Elle avait pas tout à fait répondu à ma question et cela ne me surprenait pas vraiment. Je la regardais fixement dans le blanc des yeux pendant quelques secondes comme si je voulais lui faire comprendre que j’attendais un récit un peu plus fourni. Ce regard n’avait rien de méchant. A vrai dire, je n’étais pas très sociable ces derniers temps et j’interrogeais beaucoup de personnes ce qui avait tendance à atténuer ma patience et mon sens de l’humour.

«Bennett… »

Je lui avais répondu avant qu’un léger sourire s’invite sur mon visage. Puis, je pris la bouteille de whisky à la main et buvais une bonne gorgée. Je me levais ensuite, jetant un œil à la fenêtre plus par refléxe qu’autre chose. Je faisais cela assez souvent maintenant qu’il y avait aussi peu d’ordre dans ce monde. En tout cas, j’avais de quoi accueillir un bon nombre d’assaillants tellement de nombreuses armes étaient planquées dans mon baraquement. Je revenais tranquillement dans le sofa scrutant la brune qui semblait s’être jetée sur son repas comme une mort de faim. C’est à cet instant, que je devais avouer l’avoir regardé d’un peu plus prés. Elle était assez séduisante mais elle avait un débit de paroles trop important. Enfin, elle semblait devenir beaucoup plus silencieuse au moment où je lui demandais des précisions. Je buvais encore un peu d’alcool avant de reprendre la parole.

«Tu comptes repartir aussi vite que tu es venue où tu compte me donner un peu plus de détail sur toi ? A moins que tout ce qui t’intéresse maintenant c’est une nuit de folie mais pour ça tu es venue le mauvais jour…»

Raah pourquoi fallait il que les nanas qui suscitent ma curioisité aient toujours un grain dans la caboche ? Je m’étais exprimé d’un ton plutôt calme avec une pointe d’ironie. Je la regardais fixement, non pas parce que elle m’attirait physiquement, mais juste parce que je voulais avoir des informations sur elle. Je penchais la tête en arrière tout à coup, me frottant le menton non rasé depuis quelques jours avec l’index de ma main gauche d’un air pensif. J’attendais qu’elle continue la discussion. Après tout si elle était douée pour quelque chose, c’était bien ça.

«Je peux aussi commencer à en tuer quelques uns au fusil…en général ça risque de refroidir les ardeurs de pas mal de gens si le proprio est un nerveux sur la gâchette… »

Je hocha de la tête en faisant un petit moue, comprenant très bien qu'il m'exposait un cas de figure bien plus tragique mais néanmoins plausible... mais pour changer, je m'en foutais toujours autant !

Il me proposa de me faire sortir "les pieds devant" lorsque je lui demandais pourquoi il ne me dégageait pas dans la minute plutôt que de m'offrir l'hospitalité.
Je ris.

Naaaan ! Tu feras pas ça ! Tu craque bien trop pour moi !
Je les fais tous tomber !

Ajoutais-je en faisant référence à ma précédente rencontre même si je savais bien être la seule à comprendre cette allusion.

J'aurais dû trouver cette cité avant ici j'ai un charme vraiment irrésistible ! Je n'ai pas encore eu la chance rencontrer des autochtones de la gente féminine mais j'en viens à me demander à quoi ressemble la concurrence !

Je m'esclaffa de nouveau mais cette fois-ci de moi même (et probablement un peu grâce à l'alcool qui m'était déjà bien monté à la tête après avoir descendu plus de la moitié de la bouteille en un temps relativement négligeable.). Ce n'était tellement pas mon genre de me positionner dans ce genre de compétition archi féminines pour conquérir un homme. J'avais plutôt tendance à prendre ce qui venait quand l'envie me prenait et à me casser dare dare avant les premières lueurs de l'aube.
Et puis la "concurrence féminine" j'avais rarement eu l'occasion de la croiser lors de mon périple qui avait principalement pour point de chutes les salles dégeux des derniers bars insalubres de petits patelins encore habités de poivrots.

Il me répondit s'appeler Bennet alors que je repoussais l'assiette totalement vide qui semblait presque propre tant j'avais profité du bonheur d'avoir du pain correct.
Le pain devait étrangement être mon aliment préféré et plus étrange encore, même si je n'avais pas vraiment de dons culinaire, lorsque j'avais l'occasion de trouver tout le matos pour en faire, je me révélais être une très bonne boulangère!

Je porta de nouveau la bouteille à mes lèvres, les joues déjà légèrement rougies.

Alors ce sera "Ben", c'est plus simple et plus sympa ! Sans déconner, Bennet ça fait un peu vieux ?

Lui dis-je en grimaçant, rabattant mes jambes contre moi en me tournant vers lui -constatant par la même occasion qu'il avait lui aussi une bonne descente-confortablement calée contre l'accoudoir.

«Tu comptes repartir aussi vite que tu es venue où tu compte me donner un peu plus de détail sur toi ? A moins que tout ce qui t’intéresse maintenant c’est une nuit de folie mais pour ça tu es venue le mauvais jour…»

Tu as tes règles ?

Lui dis-je très amusée, éludant la question de façon relativement visible.

Non je compte squatter ici tout le temps que je peux grappiller, j'ai rien de mieux à faire que de te casser les pieds mais je t'assure que te raconter ma vie serait beaucoup plus chiant que d'entendre mes conneries et ça t'avancerait pas à grand chose !

Dis-je très sincèrement même si le terme "chiant" n'était pas tout à fait le bon selon mon point de vue mais oui, ça m'emmerderais d'avoir à lui raconter tout ça. Qu'est-ce qu'ils avaient tous ici ? Les séries Z passant à la TV ça leur manquait tant que ça qu'ils avaient besoin de fourrer leur nez dans le passé des gens ?
Bon je comprenais en même temps qu'il cherche des infos sur la barjo qui squattait son canapé et sifflait ses réserves personnelles de tord boyaux.

Mais si ça peux te rassurer je suis pas un tueur en série sortit d'un asile et je compte pas te dépouiller de toutes tes affaires. Même si c'est mon genre je n'ai besoin de rien de particulier en ce moment !
Par contre il va falloir des renforts!

Dis-je en faisant référence à la bouteille que je venais de lever pour lui montrer le niveau relativement bas.
Contrairement à ce que l'on aurait pu penser je n'avais quand à moi rien envie de savoir à propos de lui et je ne lui retourna pas la question. Chacun son histoire, sa vie. C'était personnel.
Et c'était certainement pas sous prétexte qu'on étaient bien partis pour prendre une murge carabinée ensemble qu'on devait connaître le nom du premier animal de compagnie de l'autre... sinon la moitié du pays encore debout connaîtrait probablement l'historique de ma pathétique vie!

Lou :Naaaan ! Tu feras pas ça ! Tu craque bien trop pour moi !Je les fais tous tomber !J'aurais dû trouver cette cité avant ici j'ai un charme vraiment irrésistible ! Je n'ai pas encore eu la chance rencontrer des autochtones de la gente féminine mais j'en viens à me demander à quoi ressemble la concurrence !

Les yeux rivés vers le mur qui se trouvait en face, j’entendis sa réplique qui me fit légèrement sourire. Elle était bien présomptueuse sur ses atouts cette jeune femme. Certes, elle était assez séduisante et je préférais cette franchise qu’une fausse modestie mais peut être pas à ce point là. Je tournais la tête et la regardais manger toujours aussi rapidement sans répliquer à ce qu’elle venait de dire. A quoi cela servirait ? soit je gonflerais son égo, soit…je préférais ne pas le savoir. Vu comme elle semblait apprécier ma boisson, elle semblait assez tarrée pour me montrer qu’elle avait raison.

Elle termina de manger à son rythme tandis que l’on passait aux présentations. Moment qui me faisait doucement chier tellement c’était répétitif à chaque nouvelle rencontre. Certes, l’option de placarder sur le front des gens leur patronyme ne me semblait pas non plus plus intéressante. Je ne répliquais toujours pas lorsque elle évoqua mon prénom. J’étais sur qu’elle allait faire une réplique de ce genre ! Je me contentais de la regarder quelques instants dans les yeux pour lui montrer que j’avais peut être pas un sens de l’humour aussi étendu que le sien. Une fois cette interméde terminée, je repris la parole pour en savoir un peu plus sur son histoire. Visiblement, je n’aurais peut être pas dû lui filer une bouteille de whisky.

Lou : Tu as tes règles ?

«Il vaudrait mieux pour toi que non. » disais je presque immédiatement tout en faisait pivoter ma tête de gauche à droite.

Je me levais ensuite et me préparais un sandwich assez rapidement dans la cuisine pendant qu’elle me parlait de ses objectifs de la soirée. Ca avait le mérite d’être clair une fois de plus. Bon je pouvais comprendre qu’elle n’ait pas envie de me parler de son passé. C’était son problème après tout, pas le mien.Je prenais mon temps pour faire mon sandwich ou plus précisément un bon hot dog surplombé d’une bonne couche de mayonnaise. Je revenais auprès d’elle quelques instants plus tard m’asseyant sur le canapé au même endroit que tout à l’heure tout en mangeant mon fameux hot dog. Mon ton n'était pas méchant mais pouvait le paraître, je le reconnaissais. En général, j'aimais mieux me faire comprendre tout de suite.

«Je pourrais te dire de t’en aller vu que tu désires seulement débiter des conneries. Mais, je ne le ferai pas. »

Je posais ma bouteille de whisky sur la table basse à côté de celle qu’elle avait tout de même bien entamée.

«Voilà tes renforts et évites de faire trop de bruit cette nuit. Il se peut qu’un type débarque avec un flingue pensant qu’il se fait attaquer. »

Je comptais aller me coucher sur cette petite touche ironique, c’était sous entendu dans mes propos bien que je devais avouer qu’une partie de moi aurait bien aimé rester en sa compagnie. Ce n’était pas raisonnable. Elle était à moitié saoule et même si je n’en étais pas loin moi aussi, ça ne devait pas se passer. Je pouvais toujours rester pour terminer cette murge mais je ne serai peut être plus en mesure d’avoir les idées claires à ce moment là. Et puis, certaines choses chez elle me tappaient sur le système même si elle était attirante..

Il me jeta un regard l'air de dire que ma réplique sur son prénom n'était peut être pas du meilleur effet... C'était tout moi ça incapable de fermer ma grande bouche !
Je fis simplement une petite grimace pour toute excuse.

Ben : «Il vaudrait mieux pour toi que non. »

Répondit-il à ma réplique hors de propos, surtout pour une nana... Je n'y compris absolument rien et afficha une mine d'incompréhension alors qu'il se relevait pour aller à la cuisine.
Je préféra reporter la bouteille à mes lèvres plutôt que de tenter de comprendre. De toute façon je n'étais plus bien en état.
Ma tête tournait légèrement et le temps semblait être sortit de ses rails, en même temps avec ce que j'avais bu c'était assez légitime.

Il revint avec un hot dog recouvert d'une bonne dose de mayonnaise et je fronça le nez avec une attitude légèrement écoeurée.
Ce n'était pas contre son choix hautement gastronomique mais la vue de ce truc n'allait pas avec la dose de sang que j'avais dans l'alcool de mes veines...

Ben : «Je pourrais te dire de t’en aller vu que tu désires seulement débiter des conneries. Mais, je ne le ferai pas. »

Grand seigneur !!

Lui dis-je avec un grand sourire et un regard gratifiant. Mais fallait pas trop qu'il s'attendre à un remerciement plus explicite que ça.

Il posa une nouvelle bouteille sur la table basse et je souris encore.
Cool, ça nous promettait une bonne soirée en perspective...! Et sachant que le but de la manoeuvre n'était pas encore tout à fait atteint (bien que j'avais à présent du mal à dramatiser sur ma propre détresse, j'y pensais encore quand je n'étais pas occupée à raconter des conneries au pauvre Ben!) ce n'était pas de refus !

Ben : «Voilà tes renforts et évites de faire trop de bruit cette nuit. Il se peut qu’un type débarque avec un flingue pensant qu’il se fait attaquer. »

Je souris avant que mon esprit embrumé ne fasse tilt. J'avais beau naviguer à vue à ce moment précis je n'en avais pas moins compris qu'il pensait aller se coucher et ça je n'étais pas pour !!
Je fis une moue désapprobatrice.

Attends tu compte m'abandonner ? Mais on commence à peine la soirée tu va pas me faire ça ?
Oh s'il te plaît reste ! C'est beaucoup moins amusant tout seul !

Je cessais de la fixer dans le blanc des yeux lorsque la jeune femme se mit à grimacer. Etait-ce de la gêne ? une manière pour elle de s’excuser ? Cela avait peu d’importance à mes yeux. Il n’y avait rien de vraiment méchant dans ce qu’elle venait de dire et il fallait vraiment se donner du mal pour que quelque chose puisse m’atteindre. Mon regard s’adoucissait un peu par la suite du moins jusqu’au moment où elle me demanda si j’avais mes règles. Son comportement était il en partie dû à l’alcool ou était elle continuellement chiante ?

*Si ce n’est pas un renégat qui lui plombe le crâne, je crois que ce sera moi…* pensais je sans arrière pensée négative. Non, c’était juste de l’ironie, un de mes sarcasmes gentillets qui arrivait en général lorsque j’appréciais tout de même la personne. Bref, on va arrêter de se la jouer sentimentaliste pour le moment…
Je quittais le salon avant de revenir avec un hot dog à la main et j’aperçu bien évidemment le regard de la jeune femme. Celle-ci semblait un peu écoeurée. Il fallait voir le point positif : au moins, elle n’allait pas essayer de me le piquer. J’haussais des épaules et mangeais à mon rythme avant de décider de la suite des évènements.

Lou : Grand seigneur !!

Finalement, j’avais décidé de ne pas la foutre dehors. En vérité, j’avais pris ma décision un peu plus tôt tout de même. Elle m’agaçait et d’un autre côté elle était assez sympathique. Il était évident que je n’avais pas l’habitude de voir du monde d’autant plus chez moi ce qui devait en partie expliquer le fait que je voulais qu’elle reste. Elle me remercia toujours aussi théâtralement ce qui eut le don de me faire sourire assez naturellement.

«Et encore je trouve que ce n’est pas assez représentatif.. » répondais je d’un air faussement supérieur.

Je profitais de cet instant un peu plus agréable pour poser une bouteille sur la table basse. Je n’étais pas sur qu’il s’agissait de la bonne solution : elle était déjà bien entamée au whisky. Mais, Lou s’apercevait quelques instants plus tard que je ne comptais pas l’accompagner pour une murge collective au whisky. Son sourire s’estompa bien vite au profit d’une moue désapprobatrice. Il était clair que je préférais la voir sourire : elle était chiante mais c’était agréable de voir quelqu’un d’aussi jovial. Elle était mon opposé dans ce domaine.

Lou : Attends tu compte m'abandonner ? Mais on commence à peine la soirée tu va pas me faire ça ? Oh s'il te plaît reste ! C'est beaucoup moins amusant tout seul !

Presque instantanément, je posais mes mains sur ma tête avant de pousser un long soupir signifiant que j’étais en pleine réflexion. J’étais partagé. Une partie de moi voulait bien profiter de la soirée pour une fois que j’avais de la compagnie et l’autre était un peu plus raisonnable.

«T’es chiante, même pour une nana…tu le sais ça ? » répondais je au terme d’un silence long de quelques secondes. Un sourire vint s’afficher sur mes lèvres . Mes propos n’étaient pas méchants une fois de plus mais c’était une manière de lui dire que je comptais rester finalement. Je me rapprochais ensuite du canapé, terminant mon hot dog. J’en profitais pour prendre un peu d’essuie tout sur la table basse et de m’essuyer les doigts…tout en me rinçant l’œil sur la poitrine de la brune discrètement. Quel type ne l’aurait pas fait ?

«Bon on va mettre de côté le fait que tu as cassé un carreau de ma fenêtre et que je t’ai braqué avec mon flingue dans ce cas.. » continuais je toujours dans l’ironie.

Je m’asseyais sur le canapé et saisissais deux verres au passage avant de les remplir abondamment et de me retourner vers elle en lui tendant l’un des deux verres. Une fois qu’elle l’avait pris dans sa main, je la fixais dans les yeux un peu plus longuement que d’habitude avant que mon verre ne rencontre le sien. Le bruit caractéristique du verre se fit entendre avant de boire ce verre qui avait en gros la contenance d’un shooter, cul sec. J’étais aussi bien entamé au whisky pour être aussi ouvert ce soir.

«Et donc, si je résume…tu t’invites chez un gars pour prendre une murge. Tu sais, je suis sur que je suis le type qui tient le mieux le whisky à Eden. » disais je ironiquement, tout en nous servant une seconde fois.

«Mais dans ces conditions, il se peut qu’une idée me vienne à l’esprit et ne colle pas tout à fait au programme initial de la soirée ».
Je la regardais de nouveau dans les yeux mais avec un léger sourire en coin cette fois, un brin séducteur, étant donné ce que je venais de dire sans vraiment me contrôler. Le second verre passait à son tour dans les méandres de mon organisme bien rapidement…

Ben : «Et encore je trouve que ce n’est pas assez représentatif.. »

Répondit-il à mon "grand seigneur". Je ris. C'était à son tour e se la jouer pas modeste du tout ?!

Ben : «T’es chiante, même pour une nana…tu le sais ça ? »

Cette fois-ci je ris plus franchement.

Oui je suis au courant !! Je vais quand même prendre ça pour un compliment...

Répondis-je satisfaite car visiblement j'avais réussi à le convaincre de rester. Il ne lui avait pas fallu très longtemps.
Il souris et revint vers le canapé, je me dandina pour reprendre une position plus confortable tout en souriant, ne cachant pas ma satisfaction.

Il s'essuya les mains après cet écoeurant encas et je remarqua distinctement qu'il lorgnait mon absence de décolleté.
Qu'est-ce qu'il pouvait bien vouloir regarder ? On pouvait pas dire que je sois très plantureuse comme nana ! Mais bon, si ça pouvait lui faire plaisir, moi je m'en contre-fichais ! Contre toute attente je m'abstins même de faire un commentaire !!

Ben : «Bon on va mettre de côté le fait que tu as cassé un carreau de ma fenêtre et que je t’ai braqué avec mon flingue dans ce cas.. »

Je hocha de la tête en faisant une petite moue.

Oui on va dire qu'on est quitte !

Dis-je avec un grand sourire, un ton tout aussi ironique que le siens. Evidemment ce n'était pas comparable, je m'étais déjà fait braquer un nombre incalculable de fois et j'étais encore là... sa fenêtre par contre était toujours en morceaux.

Bah je te la réparerais ta fenêtre !

Ajoutais-je de bonne fois. L'acool semblait vouloir faire resurgir mon côté agréable ? Ou bien l'envie de lui être plus agréable...

Il attrapa deux verres, ce qui me semble assez étrange vu que depuis le début de notre beuverie nous nous servions directement à la source... Puis il les remplis de sorte à ce que leur consistance soi t à peu près celle d'un shooters avant de s'enfiler le sien cul sec.
Je souris en regardant le mien.

T'as conscience que je suis déjà bien faite ? Si on commence comme ça je te préviens je répond plus de rien !!

Je porta pourtant le verre à mes lèvres et suivit, le faisant descendre d'un trait dans ma gorge avant de faire une grimace et de secouer la tête.
J'attrapai ensuite mon paquet de cigarette et m'en alluma une pour faire passer tout ça, en tendant une à mon hôte.

Ben : «Et donc, si je résume…tu t’invites chez un gars pour prendre une murge. Tu sais, je suis sur que je suis le type qui tient le mieux le whisky à Eden. »

Dit-il en me resservant...

Ah bah dans ce cas je suis tombé sur la bonne baraque !!
Mais rectification: Je me suis invitée chez un gars... bein si pour prendre une murge mais c'était accessoire non je venais pour squatter ici !! En croyant que c'était inhabité ! Ouai ça n'arrange pas mes affaires ça non plus !! Bref !

Je ris et avala de nouveau le verre cul sec. Cette fois-ci mon champs de vision tanguait dangereusement... mais je pouvais encore encaisser !
S'il savait que je débarquais d'une longue marche dans le désert, que j'avais fait une halte chez les renégats où un gars m'avait sauvé de justesse d'une déshydratation massive... je sais pas s'il m'aurait laisser picoler autant.

Ben : «Mais dans ces conditions, il se peut qu’une idée me vienne à l’esprit et ne colle pas tout à fait au programme initial de la soirée ».

Je me contenta de lui renvoyer son regard en relevant un sourcil, le sourire en coin et attrapai la bouteille pour remplir de nouveau nos verres. Ma main n'était pas très assurée mais les verres furent tout de même remplis.

Quel programme initial de la soirée ?

Dis-je d'une voix plus sensuelle. Ce nouveau verre de wisky suivit le même chemin que les deux précédents et je tira sur ma cigarette, les lumières de mon champ de vision me semblant soudainement plus agressives.

Depuis quelques minutes, le courant passait mieux avec la brune. C’était tout de même assez ironique que son entrée par effraction finisse par une bonne murge improvisée. L’alcool a surement eu raison de ma méfiance et de ma retenue habituelle. Et puis elle semblait tout à coup beaucoup plus agréable. Ainsi, on tirait un trait sur notre rencontre un peu tendue bien qu’elle veuille tout de même réparer ma fenêtre. Si elle insiste, je vais pas me fouler. De toute façon, il fallait bien que je la change un jour ou l’autre cette fenêtre vu dans l’état dans lequel elle se trouvait..

«Ca marche pour la fenêtre. Mais, si un autre jour tu veut rentrer chez moi pour squatter, frappes à la porte… » répondais je, souriant avant d’attraper les verres.

Lou : T'as conscience que je suis déjà bien faite ? Si on commence comme ça je te préviens je répond plus de rien !!
«Dans ce cas on est deux… » me contentais je de répliquer en la fixant sensuellement avant de boire mon verre et d’afficher une légère grimace. Je commençais aussi à être bien troublé par les effets de l’alcool. Ma vision n’était plus aussi nette, mes mouvements un peu plus brusques et je la désirais de plus en plus…

Elle me tendait par la suite une cigarette que je pris volontiers. Je me penchais pour qu’elle allume ma cigarette tout en regardant dans les yeux. Ce désir devenait de plus en plus pressant, incontrôlable. Puis, je détournais les yeux avant d’expirer ce halo de fumée. Une fois resservis, je repris la parole.Elle me confirma que c’était seulement pour squatter qu’elle était venue à la base. Les regards devenaient plus insistants ensuite jusqu’à ce qu’elle remplisse de nouveau les verres. Ses mouvements ne semblaient plus tellement assurés mais elle y parvenait. Elle répondait ensuite de manière sensuelle et étrangement, je venais d’entendre ce que je voulais. Je comprenais ainsi qu’elle semblait aussi vouloir se faire plaisir pour ponctuer cette soirée. Je buvais mon dernier verre cul sec, le reposant sur la table ensuite tout en affichant une grimace plus expressive que les précédentes. Je commençais à avoir du mal à encaisser l’alcool..

Je vis la main de la brune se rapprocher une nouvelle fois de la bouteille de whisky posée sur la table. Celle-ci était vide à moitié déjà. Mais, ce n’était pas ça qui attirait mon attention. Je saisissais la main de Max au passage, la regardant dans les yeux comme si j’étais prêt à bondir d’un instant à l’autre. Quelques secondes plus tard, je lâchais sa main faisant glisser la mienne de son genou jusqu’à sa cuisse. Mon visage s’était approché du sien pendant cette douce caresse synonyme de prélude à ce qui devait se passer désormais entre nous. Une fois son regard captivé et que ses lèvres terriblement tentatrices appelaient les miennes, je bondissais sur elle, l’embrassant gouluement tandis que ma main insistait plus énergiquement sur ses cuisses avant qu’elle ne recherche à décrocher le bouton de son jean. Son dos venait de se cambrer pour adopter une position plus sensuelle qui suscitait mon désir.

«Ce programme me paraît tout de même plus intéressant… » dis je d’une voix emplie de désir.

Toutefois, l’alcool m’empêchait d’agir comme je le souhaitais. En effet, je sentais que j’étais un peu brusque mais vu dans l’état dans lequel elle se trouvait, je ne pensais pas qu’elle y ferait attention. Je continuais de l’embrasser tout en me donnant du mal pour réussir à la dévétir, légèrement penché sur elle. Je ne remarquais plus vraiment comment je m’y prenais mais elle ne semblait pas résister. Il faut dire qu’avec un peu de sommeil et moins d’alcool dans le sang, je me serais tout de même mieux débrouillé. Ma vision n'était plus aussi nette, la fatigue se faisait sentir tout à coup, mais au moins je sentais qu'elle semblait prendre son pied autant que moi...

Ben : «Ca marche pour la fenêtre. Mais, si un autre jour tu veut rentrer chez moi pour squatter, frappes à la porte… »

Je souris.

Je dois prendre ça comme une invitation ?

Puis lorsque je lui parlais de mon état avancé d'alcoolémie il me répondis qu'il n'était pas en reste. Je ris.

Oui j'avais cru remarquer !!

Il accepta la cigarette que je lui tendais et se pencha pour que je lui allume, ce que je fis, lui rendant son regard explicite.
Il se mis à grimacer de plus en plus en avalant ses verres, il en était de même pour moi, je semblais avoir des absence et une envie irrépressible de faire des conneries, de m'évader en dansant, en bougeant... mes soucis étaient à présent tenus à distance par le voile d'alcool qui avait recouvert mes facultés à penser avec un minimum de rationalité et je me sentais libérée.

J'approchai ma main de la bouteille une nouvelle fois, me dandinant, un sourire plutôt béat sur les lèvres sans même en avoir conscience.
Il arrêta mon geste en saisissant mon poignet et je le regarda interdite avant de voir son regard. Je me détendis et souris d'un air charmeur, éloignant ma main du pousse-au-crime... qui avait déjà bien fait son boulot !

Ben lâcha ma main et la fis glisser sur mon genoux jusqu'à ma cuisse, approchant son visage du miens. Je sentis une chaleur irradier mon ventre et mon coeur pris un nouveau rythme, celui du désir.
Je le fixa dans les yeux, passant ma langue sur mes lèvres en me laissant légèrement glisser sur le canapé et il m'embrassa avec fougue. Je répondis à son baiser en enroulant mes bras autour de son cou, les mains descendant dans son dos en agrippant son T-shirt.
Mes mains glissèrent rapidement jusqu'à la ceinture du jean et je la retira d'un coup sec, la laissant échouée sur le sol du salon. Je m'attela ensuite à faire glisser le pantalon sur les cuises qu'il étreignait avec passion, cambrant mon bassin contre le sien en glissant plus encore dans le canapé pour me retrouver sous lui.
Cette position n'arrangeait rien à mon état et l'étau qui enserrait mon esprit se resserra. Je ris.

Ben : «Ce programme me paraît tout de même plus intéressant… »

A moi aussi !

Dis-je charmeuse en reprenant d'assaut ses lèvres, de moins en moins consciente de mes actes. L'environnement autour de moi semblait fourmiller étrangement...
Il était brusque ce qui n'aurais pas été pour me déplaire en tant normal mais là je n'avais pas l'impression d'avoir conscience de grand chose.
Mon pantalon glissa enfin au sol et j'enroulai mes jambes autour de ses hanches avant de faire glisser mes mains vers son bas ventre, passant entre mes propres jambes, afin de déboutonner son pantalon et de l'envoyer rejoindre le mien. Il s'occupa du T-shirt que j'avais décidément remis pour pas grand chose et je releva les bras pour le faire passer au dessus de ma tête, attrapant le sien au passage. Ma tête tanguait de plus en plus...

Je me redressa, le repoussant légèrement en le regardant d'un air sensuel et attrapa mon verre que je remplis d'une dose bien plus généreuse que les précédentes.
Je le porta à mes lèvre et en but une bonne partie avant de faire glisser le reste vers la bouche du jeune homme, étreignant ensuite ses lèvres des miennes imbibées de whisky.
Je dégrafa mon soutiens gorge et le laissa quelques secondes en hauteur en le faisant balancer au bout de mon doigt.

La vue est meilleur comme ça !

Lui dis-je en riant, faisant référence au fait que je l'avais vu lorgner ma poitrine quelques instants plus tôt...
Je grimpa sur lui à califourchon et me pencha rapidement pour embrasser son torse.
Je ferma alors les yeux fronçant les sourcils, cette fois-ci c'était carrément tout mon corps qui oscillait. L'alcool semblait vouloir m'emporter... ce dernier verre dont les effets se faisaient ressentir à présent n'avait peut être pas été une bonne idée !
Je me mis à rire et soupira avant de remonter sur lui pour l'embrasser, faisant onduler mon corps contre le sien.
Ma main se posa sur son torse nu et j'entrai dans un brouillard absolu, n'ayant plus conscience de rien du tout... est-ce que je m'étais endormie ou... ou pas ?

Lou : Je dois prendre ça comme une invitation ?

Un sourire se figea sur mes lèvres tandis que je lui répondais, un brin amusé.
«Etant donné que tu viens de dire que tu as trouvé la bonne baraque, je me doute que tu voudrais bien revenir… »

Elle m’aida à allumer ma clope tout en me fixant de la même manière. Quelque chose allait se passer dans quelques instants. Il y avait tellement de signaux envoyés entre les deux individus pour brouiller une station radar. L’alcool y était pour beaucoup ? se regardaient ils ainsi juste parce qu’ils ont trop picolé ? Il y avait tout de même une certaine attirance physique mais ce n’était pas tellement ça qui les poussait à agir de la sorte. Certains ont l’alcool mauvais et désirent se battre après une murge tandis que Max et moi avions préféré nous rendre agréable l’un envers l’autre.
Nous commencions donc à nous tourner autour par le biais de regards séducteurs explicites. Il était évident que nous avions désormais un désir à assouvir cette nuit là. J’engageais donc les « hostilités » et saisissais sa main. Un sourire se forma presque instantanément sur mon visage lorsque je vis le sien apparaître. Avançant comme je le pouvais vers elle du fait que mes mouvements n’étaient plus vraiment très assurés, j’attendais un peu avant de l’embrasser afin de la fixer dans les yeux, profitant de l’instant au maximum. Je passais à l’action lorsqu’elle glissa légèrement sur le canapé. Je la laissais s’occuper de mon tee shirt et des autres vêtements. Elle se glissa tout de moi tandis que j’accentuais mon étreinte sur elle. Je parcourais de baisers son cou ensuite alors qu’une pulsion frénétique venait de m’envahir lorsq’elle cambra son bassin contre le mien. Mes mains passaient sur ses hanches, dans son dos sans que je ne sois vraiment maître de mes actes…

Je sentais par la suite ses mains sur mon bas ventre ce qui accentuait ce désir qui m’envahissait actuellement. Elle s’enroula autour de moi tandis que je revenais à hauteur de ses lèvres, aussi alcoolisées que les miennes. Je ne tardais pas à faire glisser mon pantalon avec son aide avant de continuer la dévétir. Toutefois, elle me repoussa pile au moment où je comptais me faire beaucoup plus entreprenant. Je soupirais pour reprendre ma respiration et mes esprits avant de sourire en coin lorsqu’elle saisissa un autre verre de whisky que je terminais. Ma main profitait de cet instant pour se poser sur son bas ventre avant de glisser lentement vers sa poitrine. D’ailleurs elle dégraffa son soutien gorge sous mes yeux à cet instant…et ma main continua son ascension sur le buste de Max..

«Bien meilleure, en effet ..» répondais je avec le sourire. Elle m’avait donc vu quand je l’ai reluqué tout à l’heure.
A cet instant, je sentais que j’étais dans un état second, que j’avais un énorme coup de barre en gros. Je remarquais à peine qu’elle venait de grimper sur moi. Mes mains caressaient avec plus d’insistance ses cuisses, son dos, ses hanches. J’étais partagé une nouvelle fois. Ce désir frénétique me poussait de nouveau à la vouloir de plus en plus en proche de moi, d’entrer en elle et d’un autre côté ma vision se troublait davantage. Je l’embrassais de nouveau tout en ressentant son corps bouillant contre le mien. Cet instant me donnait presque l’impression que je venais d’entrer dans une forme de plénitude continuelle. Cela cessa brusquement lorsque je ressentais une tête s’échouer brutalement sur mon torse. Je poussais un léger gémissement du fait que j’accusais le coup. Je parvenais à peine à ouvrir les yeux ensuite et je pu remarquer qu’elle s’était endormie sur moi. Mes yeux peinaient à rester ouverts plus de quelques secondes mais un dernier sourire venait de naître sur mon visage. Ainsi, je m’endormais quelques secondes plus tard, les bras autour de son corps.

Le réveil était assez brutal. J’avais l’impression qu’un marteau me fracassait le crâne de manière régulière tandis que la larve qui squattait mon corps était toujours endormie. Il était encore assez tôt mais je devais m’en aller ce matin là. Encore le boulot de traqueur…
Je repensais ensuite à ce qu’il s’était passé cette nuit. Ce n’était pas mon habitude de coucher avec une fille qui rentrait par effraction chez moi ! Qu’est ce qui m’avait pris ? certes, elle était séduisante mais j’étais pourtant capable de faire abstraction de ça. Autre fait troublant : je ne me souvenais plus des évènements de la veille. Que s’était il réellement passé ? est ce que j’étais passé à l’acte concrétement avec elle ? Décidément ce matin était vraiment difficile…

Je tentais de m’extraire de son étreinte sans la réveiller avant de prendre la direction de la douche. Une fois douché et habillé, je me remplissais l’estomac tandis que la brune continuait de dormir sur le canapé du salon. J’étais peut être un rustre mais j’allais tout de même la laisser terminer sa nuit sans la réveiller. Avant de m’en aller, je venais de la regarder longuement avec une petite pointe de déception. Lorsque je reviendrai, elle aura probablement foutu le camp et bien qu’elle me faisait doucement chier, on s’entendait plutôt bien même si nous avions surement dérapés. J’espérais qu’on allait se revoir.Enfin, cela dépendait d’elle. Puis, je fis volte face et sortais du baraquement en essayant de penser à autre chose. Quand je pense qu’elle avait cassé un carreau de ma fenêtre alors que je ne fermais presque jamais ma porte à clefs…

J'émergeais doucement, ouvris un oeil et...

Rhââââââ putain de mal de crâne !! Et merde ça m'a même pas achevé !

Râlais-je avant d'ouvrir complètement les yeux. J'étais nue sur un canapé... chez... qui déjà ? Je referma les yeux.

Hannn c'est pas vrai !!

Dis-je en me passant la main sur le visage comme si ça pouvait aider. J'ouvris de nouveau les yeux et tâtonna le canapé avant de chercher ce qu'il manquait dans la pièce... Le maître des lieux.
Il s'était barré ?! Quel mufle ! Ca avait été si pitoyable que ça ? D'ailleurs il s'était passé quoi au juste ?
Ce que je pouvais détester ça !! Non pas qu'il se soit barré, ça j'en avais un peu rien à foutre, d'ailleurs le fait qu'il m'ait laissée seule dans son appart était déjà un fait très surprenant, j'en étais flattée.

Ce type est barge de me faire confiance !

Nan ce que je détestais c'était cet énormissime trou de mémoire qui avait pris la place de la soirée dans ma tête. Le plus loin dont je parvenais à me souvenir jusqu'ici se résumait encore à des paroles... lourdes de sens mais j'étais encore habillée ! Le reste restait désespérément flou

Ah bas le whisky !! C'est définitif je préfère la vodka !

Je récupérais mes affaires qui étaient éparpillées tout autour du canapé -on avait du se marrer- et me rhabilla tranquillement avant de me diriger vers la cuisine. J'avais faim et s'il ne m'avait pas foutu dehors c'était donc que j'avais carte blanche... non ?

*Au pire il n'aura qu'à s'en prendre à lui, ça l'aurait emmerdé de dire bonjour ?*

Pensais-je en souriant, sachant très bien que j'étais de mauvaise fois.
S'il l'avait fait je lui aurait probablement râlé dessus en lui demandant de me laisser dormir. Il n'y avait que quand j'étais ivre que je pouvais passer des nuits sans me réveiller à heures fixes... même si ce n'étaient tout de même pas ces nuit les plus reposantes !

J'ouvris le frigo et en sortit des oeufs et du beurre, je trouva une casserole dont l'état de propreté me suffisait et continua mon exploration en ouvrant tous les tiroirs et placards jusqu'à y trouver du sucre en poudre.
Je mis la casserole sur le feu mis du beurre au fond et me fis une omelette sucrée comme petit déjeuné. J'étalai ça sur un morceau de pain qui traînait et mangea le tout en furetant dans l'habitation, regardant ce qui était posé sur les étagères, les meubles, les objets divers qui composaient son univers.

Mouai... c'est pas ici que je viendrais faire un casse en tout cas! M'étonnes que tu n'ai pas trouvé l'intérêt de me réveiller !

Je terminai mon repas, pris tranquillement une douche et m'amusa à fouiner chez lui. Je trouva tout un arsenal d'armes et plein de matériel de mécanique puis souris largement lorsque je tomba sur des revues "de mec".
Je sortis ensuite pour revenir quelques temps plus tard, honorant ma promesse de changer le carreau que j'avais explosé avant de récupérer toutes mes affaires et repartir, laissant sur la vitre un simple post-it.

Citation :: Merci pour la soirée, c'était sympa. A+

La fenêtre d'un baraquement voisin du bout de la rue prenait à présent de l'air.

» Hello vous vous souvenez de nous ?
» Serena pour vous servir ^^
» Topic n'avec Jenna? [ vous pouvez pas dire non Muaha ]