une patrouille bien tranquille [pv: Nasha]

La forêt était touffue, il pleuvait des cordes, la terre détrempée formait une boue compacte et glissante, on n’entendait même pas les cris des rares oiseaux survivants, le ciel noir de nuages de pluie ne laissait aucune place à la lumière et Eden semblait à des kilomètres. Pourtant Evan chantait à mi-voix « Going under » d’Evanescence, un vieux groupe que son grand-père écoutait lorsqu’il était adolescent.

*Pas étonnant qu’on n’entende pas les oiseaux, rien que le titre de la chanson pourrait les faire fuir.*

Ça ne l’arrêta pas. N’importe qui à sa place serait en train de râler mais Evan considérait qu’être de la corvée forêt pour une fois pourrait être la meilleure opportunité de trouver un vrai bouquet de fleurs à ramener à sa femme. Ensuite, avec Abigail, ils pourraient faire sécher les fleurs et les montrer plus tard à leur fils. Les parents seraient très émus et le fiston serait soit blasé parce que les fleurs auraient refait surface sur la Terre depuis bien longtemps soit navré de voir ses parents s’exciter sur une plante. Evan restait lucide : son fils ne serait probablement pas aussi romantique que lui.

Il arrêta de laisser dériver ses pensées et observa ce qui l’entourait. La raison pour laquelle il ne chantait pas fort était tout simplement pour éviter de se faire repérer. Les traces de ses pas dans la boue pourraient le trahir mais ça, il ne voyait pas trop ce qu’il pouvait y faire. Les anciens avaient annoncé aux membres de la relève que des citoyens essayaient de s’aventurer hors de la ville. Comme les renégats rodaient, ce n’était pas prudent. Voilà pourquoi depuis quelques temps, la relève se retrouvait en train de patrouiller dans la forêt. Ça ne dérangeait pas Evan : avant la catastrophe c’était un citadin pur et dur et il avait toujours regretter de n’avoir pas été en contact avec la nature. Le fait de rattraper cela après l’apparition du chaos sur terre lui semblait ironique.

*Le seul truc un peu con dans cette histoire, c’est qu’avec ce temps, je serai incapable de repérer quelqu’un.*

Bien sûr, la tempête le camouflait aussi mais passer la journée caché dans la nature lui semblait un peu inutile. Il aimait se promener mais il avait envie de bien faire son travail. C’est alors qu’il eut l’impression de voir une silhouette plus loin devant lui. Il s’approcha pour voir…

Tranquilement assise sur le rebord de sa fenêtre, la jeune femme regardait la pluie s'écrasait sur sa fenêtre, légèrement perdue dans ses pensées. Plus le temps passé et plus Nash' se demandait si elle allait retrouver la mémoire un jour où l'autre. Ca faisait désormais huit longs mois qu'elle était ici, huit longs mois qu'elle ne sait plus qui elle ait et qu'on l'appelle l'inconnue du village... ELle avait beau faire tous les efforts possibles, rien ne se passait, elle n'arrivait pas à avoir un de ces satanés flashs qui pourrait l'aider à mieux comprendre qui elle était vraiment. Une colère commençait sérieusement à naître en elle, uen colère dont elle avait de plus en plus de mal à garder en elle. Alors à la palce de s'en prendre au premier venu, Nasha préférait rester toute seule dans son cabanon, son nouveau chez soit... Ce fut l'orage qui la retira de ses pensées et qui lui força à comprendre qu'elle était bien dans la réalité, que ce n'était pas qu'un simple rêve...

Nasha commença alors à étouffer dans ce taudit et finit par sortir pour se retrouver sous l'orage et revétit sa veste en cuire. Nasha regarda autour d'elle et vit qu'il n'y avait plus personne. Tout le monde était parti se protéger de cette vilaine pluie, ce qui fit légèrement sourire la jeune femme car ce n'était que de la pluie à près tout non? Elle qui adorait la sensation de la pluie sur sa peau, elle avait du mal à comprendre tout ceux qui préféraient être enfermés entre 4 murs. Tout d'un coup, une idée germa dans la petite tête de Nasha et comme bien souvent, ses idées étaient pas des plus brillantes... Elle en pouvait plus de rester enfermer dans cette ville. Son chateau d'eau ne lui convenait plus assez pour se sentir libre. C'est donc ainsi qu'elle sortie des enceintes de la ville, non pas se protéger en prenant un couteau. Bon elle est pas doué avec les armes hein mais bon plus on est maladroit et plus on est dangereux

La jeune femme se retrouva très vite dans la magnifique forêt qui se trouvait non loin de la citadelle. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, enfin elle se sentait libre et pouvait respirer un tant soit peu. N'étant pas du genre à faire attention à ne pas se salir, Nasha alla s'assoir par terre, contre un arbre. De toute façon son jeans était déjà foutu alors... Elle ferma quelques instants les yeux lorsque tout d'un coup, elle entendit un craquement de branche. Super, à peine arrivée et déjà un rénégat pour sa pomme c'est ça? Elle leva son couteau en face d'elle bien qu'elle ne ferait pas très bonne attention pour le coup

Evan s’approcha de l’endroit où il avait distingué la silhouette en prenant le plus de précautions possibles étant donné les conditions météorologiques. Il avançait à pas de sioux et évitait autant que possible de faire du bruit. Evidemment une branche, rendue fragile par la pluie, craqua. C’était inévitable.

*Le con !*

Il pria silencieusement pour que la personne en face de lui soit complètement sourde. Pour éviter tout problème, il dégaina délicatement son arme. Si quelqu’un essayait de le surprendre, au moins il serait paré. Il arriva près de la silhouette brandissant son revolver d’un air menaçant, prêt à affronter un troupeau de lions…pour se retrouver face à une jeune fille. Evan en aurait presque rit. C’était une chose qu’il n’appréciait pas trop dans son travail : aborder les gens avec une arme avant de leur demander qui ils sont. Pour sa défense, Evan devait admettre que la donzelle n’avait pas l’allure d’une fleur fragile en détresse : cheveux en bataille, air farouche, veste de cuir, couteau à la main…

- Reste calme et il n’y aura pas de problèmes !

Evan était heureux de voir de nouvelles têtes débarquer quotidiennement à Eden, cela signifiait que les gens voulaient retrouver rapidement un monde civilisé mais cela ne facilitait pas le travail de la Relève. En effet, tous ces gens qui arrivaient tout juste du chaos avaient oubliés ce qu’était un monde en paix et pour la plupart, ils ressemblaient aux renégats. Il était donc difficile de retrouver leurs infiltrés et au passage, on retraumatisait de braves gens qui ne demandaient qu’à s’en sortir.

*Elle a sortit un couteau quand même ! Elle va pas me faire croire que c'est pour se limer les ongles!*

- Je suis de la Relève ! Range ton arme et tout ira bien !

Elle allait sûrement se demander ce qu’un brave gars de la Relève fichait hors des murs de la ville, affrontant les intempéries plutôt que les renégats et trempé comme un con qui plus est.

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